Le geste & la matière
Valérie Bérenger est une artiste de l’instinct. Dans sa vision du monde, il y a de l’énergie, de la densité, de la fougue, un peu de noirceur ou d’ambiguïté, et de l’humour aussi parfois.
« Si ça n’est pas sincère, ça n’a aucun intérêt. Je ne sais pas si ce que je fais est beau mais je cherche à être jute, à proposer quelque chose qui soit radicalement moi. C’est ma façon de respecter les autres : ceux qui regardent mon travail ».
Dans la série « Je suis la suie », elle utilise des papiers italiens qu’elle détourne de leur usage habituel. Elle les colle, les peigne et les teinte jusqu’à ce qu’ils vibrent à la lumière. Dans ses tableaux peints, elle offre à la réalité une représentation onirique. Avec des formes et des fonds tantôt inquiétants tantôt rassurants, elle propose un chemin, mais c’est au spectateur de l’emprunter. « J’aime que la peinture soit frappante tout en restant mystérieuse. Si je faisais du cinéma, je ne choisirais que les plans très larges de paysage et que les plans très serrés sur les visages. Je ne tournerais pas de plans moyens ».

